
quelques mots sur ma conception
Je réalise personnellement et à la main toutes les parties de mes archets y compris les hausses et les boutons. L'archet est un instrument à part entière et chaque archet a sa personnalité et son timbre propre.
Je produis peu et j'accorde beaucoup d'importance à la qualité du bois, aux ajustages, au réglage du cambre de la baguette et au montage final. Je m'inspire de l'école française de F.X. Tourte, Persoit, Peccatte et Sartory et cherche à obtenir une égalité de tenue à la corde sur toute la longueur de la mêche. Comme pour les violons l'architecture, c'est à dire le cambre, la répartition des épaisseurs et du poids, les hauteurs de tête et de hausse sont déterminants pour se rapprocher du jeux d'un archet dont on s'inspire. Le choix du bois est essentiel et il faut du temps pour bien comprendre ses spécificités et utiliser au mieux ses qualités. J'ai une préférence pour les hausses en ébène et argent et j'essaie de garder la baguette dans sa couleur naturelle, sauf demande particulière .
archet moderne, baroque ou transition ?
Interpréter la musique du passé avec des instruments de l’époque correspondante semble incontournable, en particulier pour les archets.
Aujourd’hui, on joue la musique écrite du 16ème siècle au 21ème siècle avec le même archet conçu au 19ème.
Sans être trop rigoriste, on peut penser raisonnable d’utiliser trois types d’archets pour couvrir ces quatre siècles de musique :
_un archet « baroque » correspondant à la période Vivaldi/Bach, plus léger, plus souple et presque sans cambre, en bois d’amourette le plus souvent.
_un archet « classique » correspondant à la période Mozart/ Beethoven, transition entre le baroque et le moderne, en pernambouc, cambré mais plus léger.
_un archet « moderne » pour la musique du 20ème siècle, plus cambré et plus lourd, plus adapté à la puissance nécessaire pour remplir les grandes salles de concert.
Chacun de ces types d’archet modifie le phrasé, le jeu et la sonorité du violon.
L’outil, l’instrument pour l’interprète, est déterminant dans le résultat obtenu et aide à retrouver l’esprit de l’époque, c’est la même chose pour l’archetier qui travaille aujourd’hui avec les mêmes outils qu’au 19ème siècle.